Pour un système bancaire plus efficace
Comment corriger les défauts du système bancaire français ?
L’économie bancaire reste un sujet majeur pour l’économie, pour la croissance, pour l’emploi.
Le « Think Tank » indépendant « Génération Libre » publie un rapport d’experts portant sur les carences du système bancaire français.
Ce travail de recherche rappelle les anomalies structurelles qui affecte ce système :
garantie publique permanente apportée au refinancement des « grands » établissements de crédit,
sur-tarification structurelle des clients (estimée à + 14,5 % au dessus de la moyenne européenne, par l’analyse).
Le manque d’indépendance entre la sphère publique, celle chargée du contrôle, et les dirigeants bancaires est, fort à propos, rappelé. Cette anomalie structurelle persistante ne permet pas de prévenir les crises bancaires ou financières et conduit à un coût de résolution de crise élevé, supporté par la collectivité.
Les restrictions d’accès des PME et TPE au crédit, sous leurs diverses formes, moins développées dans le document, participent au profil anticoncurrentiel de la banque de détail française (à l’inverse exact du discours dogmatique et de ses formulations exotiques : « Crédits aux TPE : encours, taux et accès, les voyants sont au vert« ).
Le diagnostic, très étayé, pointe un ensemble économique aux pratiques néfastes pour les utilisateurs de services bancaires, ainsi que pour la croissance. Il débouche sur dix-huit propositions, réunies autour de cinq thèmes :
- les potentiels de « l’uberisation »,
- la nécessité de l’union bancaire européenne,
- l’impératif de la séparation bancaire, entre banque de détail et activités purement financières,
- la recherche des financements de marché,
- la politique de la concurrence.
Parmi ces propositions figure l’aboutissement du fichier positif, dont l’inefficacité est pourtant démontrée. Les suggestions émises ignorent en revanche le rôle justement positif que pourrait prendre la distribution bancaire indépendante des banques, les IOBSP, Courtiers et Mandataires, dans la refonte du système bancaire et l’amélioration des services bancaires aux consommateurs. De même, le potentiel du crowdfunding, du financement participatif, est peu pris en compte.
Le Rapport illustre le propos en soulignant que trois des six groupes bancaires les plus risqués pour le système bancaire global sont français.
Rien de plus urgent, donc, que de réanimer enfin la réflexion sur la place du système bancaire dans l’économie et dans la démocratie. L’année 2008 a été celle d’une crise d’ampleur extrême : aucun débat public à la hauteur des dangers traversés ne s’est finalement tenu.
Cette contribution rappelle l’impératif de ce débat.
Comment conduire des consommateurs indifférents à engager l’examen volontariste d’un sujet qui les pénalise pourtant tous ?
Par exemple, en imprimant les trois pages de propositions (70, 71 et 72 du Rapport ) et en les envoyant à l’Elysée, Présidence de la République, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré 75 008 PARIS.
Rapport « Casser la rente bancaire française« , Génération Libre, 25 mai 2016